Dans un précédent politique notable au sein de la sphère progressiste internationale, le Comité Afrique de l’Internationale socialiste, lors de ses réunions du Conseil international tenues à La Valette (Malte) les 27 et 28 novembre, a adopté un document politique qui constitue la première prise de position explicite de l’organisation en faveur de la résolution 2797 de l’ONU concernant la question du Sahara occidental. Cette évolution fait suite à la contribution active du parti Union socialiste des forces populaires à l’élaboration du document, reflétant un changement qualitatif dans l’approche de l’organisation sur ce sujet. Le document souligne que la résolution 2797 offre une occasion précieuse de sortir de l’impasse qui paralyse la région du Maghreb depuis des années. Il appelle toutes les parties concernées à s’engager sérieusement dans un processus de négociation fondé sur un cadre onusien clair, ouvrant la voie à une solution politique juste et durable. Le Comité a délibérément utilisé le terme « parties » plutôt que « les deux parties au conflit », une décision politiquement significative qui témoigne de son adhésion à l’esprit de la résolution de l’ONU et reconnaît implicitement le rôle direct de l’Algérie dans ce dossier, contrairement à son discours habituel qui la qualifie d’« État voisin ». Le Comité Afrique estime que la nouvelle dynamique créée par la résolution de l’ONU offre aux pays de la région des perspectives de relance du projet d’intégration du Maghreb comme levier de développement et de stabilité. Il souligne que le dépassement des divergences politiques et l’ouverture de canaux de dialogue constitueront les fondements du renforcement de la paix et de la construction d’un espace économique intégré. L’adoption de cette position reflète un changement d’orientation manifeste de l’Internationale socialiste, dirigée par le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez. Elle s’inscrit dans le cadre du soutien international croissant à l’initiative d’autonomie, perçue comme un cadre réaliste et crédible pour faire progresser le processus de règlement politique. Cette évolution donne également un nouvel élan à la diplomatie du parti marocain, qui a intensifié ses efforts ces derniers mois pour élargir son soutien au sein des organisations internationales de partis. La réunion a marqué une nouvelle étape importante avec l’admission au sein de l’Internationale socialiste du mouvement « Sahraouis pour la paix », opposé au Front Polisario et partisan de l’initiative d’autonomie. Cette adhésion renforce la volonté d’ouverture et de pluralisme au sein de l’organisation et témoigne de l’intérêt du mouvement progressiste international pour des solutions politiques réalistes. Le document du Comité Afrique a également abordé plusieurs questions régionales urgentes, notamment la détérioration de la situation au Soudan et l’escalade des tensions entre le Rwanda et la République démocratique du Congo, soulignant l’importance de consolider la stabilité et de préserver les voies de transition démocratique sur le continent. Le Comité a par ailleurs annoncé l’organisation, en 2026, d’une célébration des « Cinquante ans de socialisme en Afrique », un jalon important pour évaluer l’expérience des partis africains et envisager les perspectives de développement du travail progressiste dans les années à venir.
