La ratification de la Convention internationale 190 est un droit fondamental, et la violence et la discrimination à l’égard des femmes sont un crime inacceptable. » Tel était le slogan d’un atelier de formation organisé à Laâyoune sur les mécanismes syndicaux de défense des femmes victimes de violence. Organisé par le bureau régional de l’Union progressiste des femmes marocaines, affiliée à l’Union nationale des travailleurs marocains, cet atelier a marqué une nouvelle étape dans la lutte, confirmant que les problématiques féminines ne sont plus marginales, mais constituent un combat central pour les droits des femmes, au cœur du débat public. Cette rencontre, organisée à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, a permis de briser le silence et d’élever le niveau du discours. Les participants ont unanimement convenu que la violence n’est pas un problème social passager, mais un crime qui porte atteinte aux droits humains fondamentaux. Cette réalité révèle que les femmes continuent de souffrir chez elles, dans la rue et au travail, sous le poids du silence juridique et de la complicité sociale tacite. L’atelier était animé par Mme Rachida Tabari, membre du Bureau exécutif de l’Union progressiste des femmes marocaines et secrétaire régionale pour la région de Casablanca, chargée de la formation syndicale. Elle a présenté un exposé complet sur le cadre juridique national et international de lutte contre la violence et le harcèlement à l’égard des femmes, révélant, chiffres et données à l’appui, l’ampleur des violations dont elles sont victimes au travail. Elle a souligné que la ratification de la Convention internationale n° 190 n’est plus un choix politique, mais une obligation en matière de droits humains qui ne saurait être différée. Dans un discours poignant, Mme Oum El Eid Lammadi, secrétaire régionale de l’Union Progressiste des Femmes Marocaines de la région de Laâyoune-Sakia El Hamra, a souligné que la commémoration du 25 novembre ne se limite pas aux discours, mais exige des mesures législatives fortes ; elle ne se limite pas aux slogans, mais implique l’application de la loi et l’engagement concret de chacun. Elle a affirmé que la violence à l’égard des femmes n’est pas un phénomène isolé, mais une défaillance structurelle alimentée par un système de coutumes injustes et une législation inéquitable. Elle a ajouté que le bureau régional privilégie la formation, le plaidoyer et l’aide juridique aux femmes victimes de violence, et que le travail syndical n’est pas un simple développement professionnel, mais un acte de résistance sociale contre l’exclusion, la marginalisation et la discrimination, et un pilier fondamental de la pleine citoyenneté des femmes. La réunion a été marquée par un débat ouvert et des interventions franches au cours desquelles les participantes ont partagé leurs expériences au travail et les souffrances endurées en matière de harcèlement, de pressions psychologiques et de discrimination salariale et de promotion. Ils ont souligné que le silence n’est plus une option et que l’organisation syndicale constitue aujourd’hui un véritable espace de protection, de défense et de solidarité. L’atelier ne s’est pas limité à un simple constat, mais a abouti à des recommandations concrètes appelant à la ratification rapide de la Convention n° 190, à l’application stricte de la loi contre les violences faites aux femmes, au renforcement des mécanismes de signalement, à la mise en place d’un soutien psychologique et juridique pour les victimes, à l’intégration de la dimension de genre dans les politiques publiques et à l’accès des femmes aux postes de décision sans discrimination ni exclusion. La réunion s’est conclue par l’annonce d’une série de revendications visant à améliorer les conditions de travail, à garantir la sécurité au travail, à assurer l’égalité salariale, à appliquer les dispositions du Code du travail relatives à la maternité et à la garde d’enfants, à garantir le droit à la stabilité familiale et à respecter la situation des femmes handicapées au travail et dans l’administration. Dans sa déclaration finale, le bureau régional a salué la récente résolution de l’ONU, réaffirmant son soutien à l’initiative d’autonomie dans les provinces du Sud comme une option réaliste pour garantir la stabilité et le développement, et soulignant que l’autonomisation des femmes dans ces provinces est un pilier fondamental de tout modèle de développement authentique. La déclaration a également exprimé sa solidarité absolue avec les femmes palestiniennes, en particulier dans la bande de Gaza, face aux meurtres, aux déplacements et au siège qu’elles subissent, et a interpellé la communauté internationale sur sa responsabilité de protéger les femmes et les enfants. Cette lutte s’est conclue par une célébration symbolique en pleine nature, où les participantes ont organisé une activité de communication dans un campement de safari au milieu des dunes, dans une mise en scène incarnant le lien des femmes au désert ainsi que leur lien à la liberté. Elles ont scandé le slogan « Ratifiez la Convention internationale n° 190 » et ont souligné que la lutte pour la dignité des femmes se poursuit, quels que soient les lieux et les circonstances.


