
La ville de La Marsa connaît depuis quelque temps un mouvement de mécontentement face à la dégradation de la qualité de l’eau potable, due au transfert de la gestion de cette ressource vitale à la Société régionale de distribution multiservices de Laâyoune-Sakia El Hamra.
Selon les plaintes des citoyens reçues par différentes ONGs de la société civile locale, l’eau fournie destinée à la consummation est devenue salée, amère et impropre à l’usage quotidien.
Cette situation a amené les citoyens à tirer la sonnette d’alarme quant à son impact éventuel sur la santé notamment chez les enfants et les personnes âgées.
De nombreux habitants de la ville confirment que le problème ne se limite pas à la mauvaise qualité, mais concerne également les coupures fréquentes et injustifiées, qui aggravent leur souffrance quotidienne, d’autant plus que l’eau est une denrée de base et une nécessité vitale liée à la santé, à l’hygiène et à la dignité humaine.
De son côté, la Commission Paix et Pardon pour les Droits de l’Homme, dans un communiqué adressé au public, a appelé l’entreprise agréée à « faire preuve de responsabilité et à œuvrer à l’amélioration des services d’eau, compte tenu de leur importance pour la vie humaine », tout en appelant les autorités compétentes à « mettre en œuvre le principe de supervision et à activer les mécanismes de suivi et de responsabilisation ». Les données locales indiquent que l’entreprise régionale a récemment pris en charge la gestion du secteur de l’eau, de l’électricité et de l’assainissement liquide, déchargeant l’Office national de l’eau et de l’électricité qui en était responsable.
Cependant, et dès le premier mois de la prise de service de cette société, ses activités étaient entachées d’erreurs techniques et organisationnelles, ce qui a suscité un débat sur la capacité de l’entreprise à gérer une installation vitale de cette envergure et sur la disponibilité de cadres et de personnels locaux qualifiés.
Dans plusieurs de ses discours royaux, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a souligné que « les services publics doivent être à même de satisfaire le citoyen, et que la performance doit être assortie de la responsabilisation, pour justifier de bons résultats ». Il est également souhaité d’adopter et renforcer la culture de communication et d’interaction entre les institutions et les citoyens, et à permettre au public d’être informé des projets en cours et de leurs éventuelles lacunes.
En effet, une communication honnête prévient toute interprétation contraire à l’intérêt général. De ce point de vue, les observateurs estiment que la situation actuelle à La Marsa exige une intervention urgente de la part de l’entreprise régionale et des autorités compétentes afin de redresser la situation et de revenir à une approche transparente de communication avec les habitants.
Cela nécessite d’expliquer les causes des défaillances et de fixer des délais clairs pour y remédier, plutôt que de laisser les citoyens faire face à des difficultés quotidiennes qui minent leur confiance dans les services publics.
L’amélioration du service de l’eau à La Marsa demeure un véritable test pour la nouvelle entreprise, car elle détermine sa capacité à incarner l’esprit du nouveau modèle de développement, qui place le citoyen au cœur de toutes les politiques publiques et fait de la qualité du service une référence pour le développement local souhaité.

